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“RECUERDOS DE LA REVOLUCIÓN”
2009 Palacio de Congresos – Ibiza- sept 2009 Diputación de SALAMANCA – ESPAÑA 03 febrero 2011


900 X 260 cms . mixed media on canvas

"MI ABUELO" BY AMPARO OCHOA
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MI ABUELO


PARADIS ET ENFER
par Gérard de Cortanze*

  Cristina Rubalcava est à la croisée des chemins – du hasard et de l’inspiration. Son statut de Mexicaine de Paris ne l’enferme ni ne la réduit. Bien au contraire. L’exil, quand il ne tue pas celui qui le vit, apporte à ce dernier une sorte de valeur ajoutée. La différence, l’autre, l’étranger, le cosmopolitisme, mènent à une difficulté d’être stimulante – qui peut conduire, comme dans le cas de Cristina Rubalcava, au travestissement qui suscite le geste ou son apparition. Cette vérité qui dit la vérité par le mensonge, visibilité occultée, œuvre d’art qui sert à cacher ce que les autres ne doivent pas voir, c’est toute la force de l’art de Cristina Rubalcava qui a bien compris que la vérité est d’autant plus crue qu’elle est inventée.
   Cristina Rubalcava est une adepte des tableaux énigmatiques, sombres, oniriques, inquiétants, y flottent des oiseaux noirs et des couteaux, des mains coupées et des fusils, des femmes en noir, de sombres miracles, un point de vue idéal, un angle optique, une subjectivité qui s’allie à de l’instanéité, et surtout un œil – qui est une chambre noire et qui est une mémoire : une photographie du dedans..
   Cristina Rubalcava raconte et suggère, et sa narration est toujours issue de la vie quotidienne, « déplacée » par la peinture. Comme si elle appliquait à cette dernière le principe énoncé par Kipling alors qu’il conseillait un jeune écrivain : « Procurez-vous vos faits et déformez-les ». C’est La Gavilana, cette histoire d’une famille ; c’est Le Métro parisien, voyage en compagnie de fantasmes ; c’est Plongeon à la Quebrada d’Acapulco, où le plongeur est un Icare sans aile ; c’est la « Carmen » ou le Bal de la Mort qui fait douter de soi : doit-on en rire ou en pleurer ?
   Cristina Rubalcava ne peint que dans l’Histoire. Rares sont ses peintures où n’apparaissent pas, ici ou là, ceux qui souffrent de la pauvreté et de la solitude, de la marginalisation, de l’ignorance ; ceux que la justice ignore ; ceux que le banditisme broie ; ceux que la violence étouffe ; ceux que la politique emprisonne; femmes battues, femmes violées, enfants abandonnés ; travailleurs mexicains assassinés à la frontière américaine : “Recorrido por los Corridos : un baile con los Tigres del Norte”.
   Cristina Rubalcava est un médiateur qui rend le miracle explicable parce qu’elle puise une partie de son inspiration dans les Retablos, ces planches votives naïves qui permettent l’intercession entre les dieux et les hommes. Sa peinture pure peint le divin. Frida Kahlo ne faisait pas autre chose. Cristina Rubalcava continue le chemin ouvert par une certaine tradition picturale mexicaine. Derrière une apparence d’opulence, d’exotisme, de fantaisie intarissable, elle exprime une douleur fondamentale, un isolement, un chagrin. Ses espaces débordants, luxuriants, pleins peuvent, paradoxalement, se convertir en béance. Chez elle, aucune modération, aucune pondération, mais la violence la plus crue, le désir le plus visible : où les natures mortes sont toujours des natures vives, vivantes – dans une « irremediable cacofonìa » dirait José Emilio Pacheco.
   Cristina Rubalcava, c’est Noé, qui fait monter dans son Arche non point tant des fous que des êtres, des choses et des objets constituant sa famille – réelle ou imaginaire : couple de danseurs, accordéoniste, chats, peones, joueurs de guitare, femmes en prière, vendeurs de bananes, jumeaux, fruits, arbres, insectes, poissons, montagnes, volcans, villages, cérémonies, mousse marine, poissons coraux, jeunes filles dont on voudrait que le temps jamais n’altère la beauté. Elle est comme le peintre de Jorge Luis Borges qui, au terme de sa vie, comprend que malgré toutes ses fresques, ses croquis au fusain, ses toiles, ses tableaux, ses dessins, ses encres, il n’a rien fait d’autre que de tenter de se tendre son propre miroir, que d’essayer d’avancer vers son moi, en un mot : que de peindre son portrait.
   Cristina Rubalcava, pour tout cela est profondément mexicaine, à la croisée de l’expressionisme européenne et du muralisme mexicain, de la culture aztèque et de l’univers végétal du fauvisme. En nourrissant un dialogue fécond avec les œuvres du passé, en transformant sa toile en poème, en voie Lactée, en mer démontée, en plaine, en désert aride. Sur ce planisphère imaginaire, c’est toute l’histoire de la peinture mexicaine qui tourne. Cristina Rubalcava a su prendre le meilleur des sermons aztèques de José Chavez Morado, de la précision de José Maria Velaso, de la puissance de David Alfaro Siqueiros, de la plénitude de Francisco Toledo, de la couleur vibrante de Rufino Tamayo, du mystère de Carlos Orozco Romero, de l’exubérance d’Olga Costa, du magnétisme mural de Fernando Leal, de l’humour de Gabriel Fernandez Ledesma… La liste est sans fin, interrompue – une chaîne, un souffle.
   Mais surtout, et c’est que j’aime avant tout chez Cristina Rubalcava, elle a su tirer toutes les leçons des voyages en noir et blanc de José Guadalupe Posada – Calavera Don Quijote, Calavera Catrina, Emiliano Zapata, etc. – et des explosions de couleurs de l’art populaire mexicain : têtes de mort en sucre, candélabres en céramique peinte de Puebla, figures d’animaux couvertes de perles de San Andrés, animaux peints de Oaxaca, assiettes d’Ocotlan, figurine de la mort de Metepec.
   C’est cela : Cristina Rubalcava réussit dans son œuvre multiple un étrange tour de force : faire une peinture qui soit, dans le même temps, matérialiste et animiste. Une œuvre où la mort renaît de ses cendres, où l’amour extrême est l’amour des extrêmes, où regardant le monde et l’observant elle s’y regarde et s’y observe, où la joie de vivre apparaît parfois, dans toute sa sensualité, dans toute sa beauté, qui, contrairement à celle prônée par Kandinsky, n’est pas « intérieure » mais extériorisée, bien vivante, féconde, cosmologique, une oeuvre où le temps, la substance de l’histoire, nous apparaissent dans un éclair, et disparaissent aussitôt dans ce monde qu’elle a créé : paradis et enfer d’une subjectivité passionnelle.

* écrivain.

PARAÍSO E INFIERNO
por Gérard de Cortanze*

Cristina Rubalcava se encuentra en la encrucijada de los caminos – el del azar y el de la inspiración. Su calidad de mexicana en París no la encierra ni la limita. Por el contrario. El exilio, cuando no mata al que lo vive, le confiere una especie de valor agregado. La diferencia, el otro, el extranjero, el cosmopolitismo, llevan a una dificultad de ser que resulta estimulante – que puede llevar, como en el caso de Cristina Rubalcava, al disfraz que da origen al gesto o a su aparición. Esa verdad que dice la verdad con la mentira, visibilidad oculta, obra de arte que sirve para esconder lo que los demás no deben ver, he ahí la fuerza del arte de Cristina Rubalcava, que ha entendido en efecto que la verdad es tanto más cruda cuanto más inventada.
Cristina Rubalcava es una adepta de los cuadros enigmáticos, oscuros, oníricos, inquietantes, en ellos flotan pájaros negros y cuchillos, manos cortadas y fusiles, mujeres de negro, oscuros milagros, un punto de vista ideal, un ángulo óptico, una subjetividad que se asocia con la instantaneidad, y sobre todo una mirada – que es una cámara negra y que es una memoria; una fotografía del adentro.
Cristina Rubalcava cuenta y sugiere, y su narración viene siempre de la vida cotidiana, “desplazada” por la pintura. Como si aplicara a esta última el principio que enunciara Kipling al aconsejar a un joven escritor: “Encuentre sus hechos y defórmelos”. Eso es La Gavilina, esa historia de una familia; eso es El Metro parisino, viaje en compañía de fantasmas, eso es Clavado en la Quebrada de Acapulco, en donde el clavadista es un Ícaro sin alas; es la « Carmen » o el Baile de la Muerte, que hace dudar de sí mismo, ¿hay que reírse de ella o llorar?
Cristina Rubalcava no pinta más que en la Historia. Son contadas las pinturas en las que no aparecen, aquí o allá, los que padecen la pobreza y la soledad, la marginación, la ignorancia; aquellos a los que la violencia asfixia; a los que destroza la criminalidad; a los que aprisiona la política; mujeres golpeadas, mujeres violadas, niños abandonados; trabajadores mexicanos asesinados en la frontera norteamericana: “Recorrido por los Corridos : un baile con los Tigres del Norte”.
Cristina Rubalcava es una mediadora que hace explicable el milagro porque saca una parte de su inspiración de los retablos, esas ingenuas láminas votivas que hacen posible la intercesión entre los dioses y los hombres. Su pintura, pura, pinta lo divino. No era otra cosa lo que hacía Frida Kahlo. Cristina Rubalcava sigue el camino trazado por una determinada tradición pictórica mexicana. Tras una apariencia de opulencia, de exotismo, de fantasía inagotable, expresa un dolor fundamental, un aislamiento, una tristeza. Sus espacios desbordantes, exuberantes, plenos pueden, paradójicamente, convertirse en vacuidad. Ante ella, ninguna moderación, ninguna ponderación, sino la violencia más cruda, el deseo más visible: en el que las naturalezas muertas son siempre naturalezas vivaces, vivas – en una « irremediable cacofonìa » como diría José Emilio Pacheco.
Cristina Rubalcava es Noé, haciendo subir a su arca no tanto a los locos como a seres, cosas y objetos que constituyen su familia – real o imaginaria : pareja de bailarines, acordeonista, gatos, peones, guitarristas, mujeres orando, vendedores de plátanos, gemelos, frutas, árboles, insectos, peces, montañas, volcanes, poblados, ceremonias, espuma de mar, peces corales, muchachas cuya belleza quisiéramos que no alterara nunca el tiempo. Es como el pintor de Jorge Luis Borges que, al final de su vida, comprende que a pesar de todos sus frescos, sus bocetos en carboncillo, sus lienzos, sus cuadros, sus dibujos, sus tintas, no ha hecho otra cosa que intentar ponerse enfrente su propio espejo, que intentar avanzar hacia su yo, en una palabra: pintar su propio retrato.
Cristina Rubalcava es por todo ello profundamente mexicana, en la encrucijada del expresionismo europeo y del muralismo mexicano, de la cultura azteca y del universo vegetal del fauvismo. Alimentando un diálogo fecundo con las obras del pasado, transformando su lienzo en poema, en Vía Láctea, en mar desbocado, en llanura, en árido desierto. En ese planisferio imaginario lo que da vueltas es la historia entera de la pintura mexicana. Cristina Rubalcava ha sabido tomar lo mejor de los sermones aztecas de José Chávez Morado, de la precisión de José María Velasco, de la fuerza de David Alfaro Siqueiros, de la plenitud de Francisco Toledo, del color vibrante de Rufino Tamayo, del misterio de Carlos Orozco Romero, de la exuberancia de Olga Costa, del magnetismo mural de Fernando Leal, del sentido del humor de Gabriel Fernández Ledesma… La lista es infinita, ininterrumpida – una cadena, un aliento.
Pero sobre todo, y eso es lo que me gusta en primer lugar en Cristina Rubalcava, ha sabido aprender todas las lecciones contenidas en los viajes en blanco y negro de José Guadalupe Posada – Calavera Don Quijote, Calavera Catrina, Emiliano Zapata, etc. – y de las explosiones de color del arte popular mexicano: calaveras de azúcar, candelabros de barro pintado de Puebla, figuras de animales cubiertas de chaquira de San Andrés, animales pintados de Oaxaca, platos de Ocotlán , figurilla de la muerte de Metepec.
Eso es : Cristina Rubalcava logra hacer, en su obra llena de multiplicidad, una extraña proeza: hacer una pintura que es materialista y animista a la vez. Una obra en la que la muerte renace de sus cenizas, en la que el amor extremo es el amor de los extremos, en que al mirar el mundo y observarlo, se mira y se observa a sí misma, en que la alegría de vivir aparece a veces con toda su sensualidad, con toda su belleza, que – contrariamente a lo que dice Kandinsky – no es “interior”, sino exteriorizada, bien viva, fecunda, cosmológica, una obra en la que el tiempo, la substancia de la historia, se nos muestran en un destello, y desaparecen en el acto en ese mundo que ella ha creado: paraíso e infierno de una subjetividad apasionada.

Traducción Rafael Segovia Alban, Celorio Moraita,
Servicio especializado de idiomas, SC

 

 

 

 

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